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Hommages

Alexandre ANSAY et Christine KULAKOWSKI (CBAI)

Alexandre Ansay, directeur du CBAI  et Christine Kulakowski, directrice du CBAI de 2000 à 2020

Il est des rencontres humaines qui ne laissent pas indemnes, qui modifient profondément notre vision du monde et la manière dont nous envisageons la mise en œuvre de notre combat et de nos engagements. Nombreux sont les travailleurs et travailleuses du CBAI à avoir eu le privilège de suivre l’enseignement de Margalit Cohen-Emerique.

C’est à la fin des années 80 que nous avons fait sa connaissance. Nous pouvons dire qu’il y a dans l’histoire de notre institution un « avant » et un « après » de telle sorte qu’il est difficile, si pas impossible, de définir notre objet social et le sens de notre proposition associative sans nous référer aux enseignements que Margalit a accepté de nous transmettre. A notre tour, nous nous sommes efforcés de former d’autres acteurs sociaux à l’utilité de sa démarche, en ce compris en Italie et en Espagne où nombreux et nombreuses sont ceux et celles qui se réfèrent à ses travaux pour orienter leurs pratiques.

Cette femme dont l’enseignement nous mettait à l’épreuve de la rigueur et de l’exigence pédagogique, n’a eu de cesse de nous appeler à relever un défi sur lequel repose la méthode qu’elle a élaborée tout au long de sa vie professionnelle : faire le pari que, dans nos métiers, dans nos institutions, dans les dispositifs que nous manipulons, il y a beaucoup à gagner à nous ouvrir à l’altérité culturelle de ces autres que nous prétendons aider, accueillir soigner et former.

Nous avons la conviction que les outils méthodologiques qu’elle a forgés ont contribué à redonner aux peuples de l’immigration la légitimité politique et culturelle que les sociétés dites d’accueil daignaient leurs accorder.

Si nous devions retenir un enseignement, ce serait sans doute celui-ci. Dans ce mouvement de retournement que constitue toute véritable rencontre, laquelle figure au cœur de la perspective interculturelle, il ne faut pas s’engager, sans repères ni outils. Sans ces derniers, l’autre peut vite devenir la projection de notre imaginaire (1), la fabrication de représentations préconçues dont l’héritage s’impose à nous comme un donné souvent impensé, qui transforme la possibilité de la rencontre en un rendez-vous raté.

Margalit a été pour nous une initiatrice. Elle nous a appris que notre prétention à provoquer les conditions de possibilité de la rencontre entre les groupes et les sujets qui les constituent, exigeait que nous commencions par nous-mêmes, en dirigeant notre vigilance de professionnels et/ou de militants, sur notre regard, sur le fait que celui-ci est une construction héritée et située.

Dans la fureur du monde, dans les remous qui nous affectent, puissent celles et ceux qui se revendiquent de ce défi auquel sa pensée nous invite, entendre cet appel à l’humilité.

A Margalit et à tous ses proches, nous destinons notre gratitude.

 

Hamel PUISSANT (CBAI)

C'est avec tristesse que j'ai appris le décès de Margalit Cohen-Emerique. Une formatrice hors-pair, qui a formé des milliers de travailleurs/euses soaciaux dans plusieurs pays à la démarche interculturelle. Sa rencontre dans les années 90 va radicalement changer notre façon, au Centre Bruxellois d'Action Interculturelle, de former les professionnels et les militant.es de l'action interculturelle. Merci pour tous ce que vous nous avez transmis, nous en prendrons bien soin, et continuerons à le transmettre et à le développer. Condoléances et soutien à sa famille et ses amies.

Barbara MATTISON (membre du CA de SIETAR France)

Margalit a été quelqu’un d’important pour moi, humainement et intellectuellement. C’est avec beaucoup de tristesse que je viens d’apprendre son décès. Elle reste une référence pour moi et certainement pour d’autres qui travaillent dans le champ interculturel. Je transmets mes condoléances aux siens

Barbara Mattison, sur linkedin  SIETAR France (linkedin.com/company/sietar-france/posts/)

Margalit Cohen-Emerique, une pionnière de l’interculturel dans le monde francophone nous a quitté. ? C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de Margalit Cohen-Emerique, qui a été une contributrice essentielle de Sietar France quasiment depuis la fondation de l’association en France. Elle était membre d’honneur de Sietar France depuis 2013.

Margalit a animé de nombreuses formations dans le cadre de Sietar France sur la rencontre interculturelle et les obstacles à la communication interculturelle. Ces formations à destination des professionnels dans le secteur social surtout ont attiré les formateurs dans d’autres environnements professionnels. En 2007 elle est intervenue dans un projet mémorable de Sietar France en partenariat avec EMDH (Enfants du monde Droit de l’homme) pour les médiateurs interculturels auprès des mineurs isolés. Dès 1987, elle a écrit régulièrement pour les publications de Sietar France : les Cahiers de Sietar-France, devenus Intercultures en 1989.

Ses interventions étaient ancrées dans le réel, pragmatiques, aidant à prendre de la distance avec les situations interculturelles et à mieux les travailler en formation grâce à son outil phare, la méthode des incidents critiques, qu’elle décrit dans ses livres
mettant en exergue l’importance de la dynamique interculturelle dans les interactions professionnelles, elle aidait à dépasser l’approche plus culturaliste qui avait cours et à considérer le professionnel comme acteur de la situation interculturelle.

Personnellement, c’est la première formatrice sur les thèmes interculturels que j’ai rencontrée et qui m’a grandement inspirée. Je me souviendrai d’une femme chaleureuse, profondément humaine, exigeante intellectuellement qui a fait avancer la question interculturelle dans le monde francophone.

Ariella ROTHBERG

S’il y a des rencontres qui marquent une vie, c’est bien ce qu’a représenté pour moi la rencontre avec Margalit Cohen-Emerique. Mon parcours personnel et professionnel m’a amenée, au mi-temps de ma carrière, à réfléchir sur l’inflexion que j’avais envie de lui donner, et c’est dans ce contexte que je suis « tombée » sur un de ses articles, qui expliquait son approche et sa méthodologie.

J’ai eu la chance de pouvoir la rencontrer, devenir son élève, bénéficier de ses lumières et de sa supervision éclairée tout au long de ce parcours semé d’embûches que fut pour moi l’entrée dans l’approche interculturelle. Elle a toujours été présente et n’a jamais failli, avec cette rigueur qui était la sienne, conjuguée à une curiosité du monde et des humains qui ne s’est jamais altérée, qui m’a apporté tant, et plus encore.

Elle m’a proposé — sur le tard, elle avait alors 80 ans — d’écrire un livre commun sur la méthode des chocs culturels et nous avons pris l’une et l’autre beaucoup de plaisir à cette collaboration. Il nous reste d’elle et de son œuvre une méthode d’approche du monde extrêmement rigoureuse, mais ouverte, toujours ancrée dans l’humain.

Les outils qu’elle a conçus ont permis de donner des clés à de nombreux professionnels dans l’approche de l’altérité et restent pour moi profondément d’actualité. Il me reste à espérer que sa pensée et sa méthode puissent continuer à vivre et à éclairer de nombreuses générations à venir. Je profite de cet interview pour exprimer mon immense gratitude pour tout ce qu’elle m’a transmis. (https://millenaire3.grandlyon.com/Interview/2024/ariella-rothberg-psychologue-clinicienne-la-difference-culturelle-est-un-impense-alors-qu-elle-doit-etre-pensee-et-travaillee-pour-devenir-un)

Ariella Rothberg est psychologue clinicienne et anthropologue, spécialisée dans la pédagogie de l’interculturel

Papa Balla NDONG

C’est avec une immense tristesse que j’ai appris le décès de Margalit Cohen-Emerique, une véritable pionnière dans le domaine de l’interculturel.

Il y a plusieurs années, j’ai eu l’honneur de participer à un projet de l’Union européenne impliquant l’Espagne, l’Italie, la Norvège et les Antilles (Guadeloupe). Lors de certains ateliers, nous avions intégré son approche inductive des cultures. Cette méthodologie unique, qu’elle a développée, repose sur l’analyse des situations concrètes vécues par les individus pour comprendre les logiques culturelles sous-jacentes. Cette méthode a transformé la manière dont les professionnels abordent les contextes multiculturels, en les dotant d’outils précieux et d’une perspective ancrée dans l’humain.

Margalit Cohen-Emerique a laissé un héritage intellectuel et humain profond. Par ses travaux, elle nous a transmis des outils pratiques et une vision humaniste essentielle pour construire des ponts entre les cultures et favoriser une meilleure compréhension mutuelle.

Toutes mes pensées vont à sa famille, à ses proches, et à la communauté SIETAR en ces moments douloureux.
Que son âme repose en paix.

Martine BENDAHAN

Je viens de voir avec tristesse cette annonce et je tenais à dire aux proches de Mme Cohen emerique combien elle a compté dans ma carrière d'assistante sociale. C'était un modèle pour moi et je resterai toujours sa modeste élève. Sincères condoléances.

Cinzia SABBATINI (Fondation Intercammini)

Je vous prie de accepter mes senties condoleances pour le deces de madame Cohen Emerique qui etais dans le Comite scientifique de Notre Fondation Intercammini en Italie. Elle nous a donne beaucoup de experience pour Notre travail interculturale.

Merci beaucoup encore

Marie Claude LHAOUCINE

A Margalit Cohen-Emerique

Merci à vous pour votre rencontre et la formation à l'interculturalité. Vos approches m'ont aidé tout au long de ma vie professionnelle et personnelle à adopter une attitude plus ouverte, tranquille et curieuse lorsque je me trouvais en situation d'être confrontée au mystère parfois déconcertant de mon prochain. Et aussi dans la formation des étudiants en travail social de leur proposer vos questionnements et analyses afin de mieux comprendre et se parler. Et ainsi être plus tolérants et tranquilles dans la relation professionnelle et l'exercice des fonctions de médiation.

Maurice MAUVIEL

Je viens d'apprendre la décès de Margalit, une collègue et une amie avec laquelle j'ai beaucoup travaillé. J'éprouve beaucoup de tristesse et je présente à sa famille et à ses proches mes condoléances.

Martine BENDAHAN

Je viens de voir avec tristesse cette annonce et je tenais à dire aux proches de Mme Cohen Emerique combien elle a compté dans ma carrière d'assistante sociale. C'était un modèle pour moi et je resterai toujours sa modeste élève. Sincères condoléances

J’ai eu la chance de rencontrer Mme Cohen Emerique en 1995 dans le cadre de ses fonctions à l’ETSUP, alors que je travaillais au Comité d’Action Sociale Israëlite de paris et que je passais un diplôme supérieur en travail social. Son enseignement et accompagnement dans la rédaction de mon mémoire m’ont fait l’effet d’une véritable « révélation ». Elle mettait en mots et en concepts des attitudes et comportements que je sentais intuitivement comme essentiels…quelques années plus tard, alors que j’intégrais comme cheffe de service » l’association service social familial migrants », je lui ai demandé d’intervenir auprès de l’équipe de travailleurs sociaux, ce qu’elle a fait toujours avec beaucoup d’attention et de bienveillance…Je serai bientôt à la retraite mais je garde un pieds dans la formation des travailleurs sociaux et soyez certaine que tout ce que votre maman m’a apporté, je continue à le transmettre dans les formations que j’organise et à travers les différents écrits qu’elle a laissé…

Avec toute ma sympathie

Martine BENDAHAN Chargée de Projet Inter Mediation Locative-Antenne Nanterre

Barbara MATTISON

Margalit a été quelqu’un d’important pour moi, humainement et intellectuellement. C’est avec beaucoup de tristesse que je viens d’apprendre son décès. Elle reste une référence pour moi et certainement pour d’autres qui travaillent dans le champ interculturel.
Je transmets très tardivement mes condoléances aux siens
Sincèrement

Ragusa MASSIMO

Merci pour votre travail. Lequel m'inspire et me permet de travailler à mon tour. Puissiez vous reposer en paix. Courage à la famille.

Anne BilLLER

J'adresse mes sincères condoléances aux proches de Margalit Cohen-Emerique. 
Je la remercie pour ces travaux sur l'interculturalité dans le travail social et la psychologie. J'ai eu la chance de la rencontrer lors d'une formation (en DESS de psychologie à Nancy 2). Ses travaux ont orientés mes choix de spécialisation et la clinique que j'ai pu développé sur ces 19 dernières années en tant que psychologue. 
Chère professeure, je vous remercie de toutes vos contributions à la formation interculturelle des professionnels su champ social, associatif, éducatif, psychologique, dans les pays francophone. Merci pour votre intelligence et votre coeur. Je vous souhaite de reposer en paix
Anne BC

Kathy DAVIDSON LAMBERT

Je suis triste d'apprendre que Madame Margalit Cohen-Emerique n'est plus avec nous.
J'ai beaucoup apprécié ses séances d'interculturalité au sein de SIETAR France.
Mes sincères Condoléances,

Kathy Davidson Lambret, 
Université Paris Saclay, Service des Langues